vendredi 19 mai 2017

Christ - Tout Et En Tous par Theodore Austin-Sparks

  18 Il est la tête du corps de l'Eglise; il est le commencement, le premier-né d'entre les morts, afin d'être en tout le premier.
 
11 Il n'y a ici ni Grec ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare ni Scythe, ni esclave ni libre; mais Christ est tout et en tous.
 
La science a fait de sérieux efforts, durant ces dernières années, pour mettre à la portée de tous et de chacun l'immensité de l'univers. Les savants ont réussi à condenser les questions les plus vastes et les plus profondes de l'étude et des recherches scientifiques sous la forme de traités populaires, et c'est par centaines de milliers que sont vendus ces ouvrages de vulgarisation. Cela prouve à quel point le monde s'intéresse à l'explication de l'univers, à celle de la création, de l'histoire de l'homme et à tous les mystères de la nature. Et cependant, quand on arrive au bout de cette lecture, l'on ne peut se défendre d'une impression de vague, d'insuffisant, d'inachevé, et du sentiment que l'on n'est pas arrivé à une conclusion claire et définie.
Ceci peut paraître présomptueux, mais nous croyons posséder la réponse positive et finale à cette question tant débattue. Pour nous, il y a une explication, une seule, mais définitive et concluante, de l'univers; et cette explication est une personne – le Seigneur Jésus-Christ, l'origine et le centre éternels de tout ce qui existe. Quelle que soit la profondeur de nos études, nous ne trouverons pas l'explication, même partielle, de l'univers, tant que nous n'aurons pas reconnu la place que Dieu a donnée, de toute éternité, au Seigneur Jésus. Ces paroles si simples des Ecritures : « Christ est tout (toutes choses) et en tous » - embrassent l'univers tout entier. D'éternité en éternité, Christ est l'explication de tout ce qui a été, de tout ce qui est, et de tout ce qui sera.

C'est ce que nous chercherons à voir dans ces pages. « Christ tout et en tous » est :

1. L'Explication de la Création Elle-même

Nous savons naturellement que cette lettre aux Colossiens déclare cela dès le chapitre premier. Elle nous dit que:
16 Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui. 17 Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui.
 
C'est une déclaration très vaste, et elle établit clairement que Christ, étant tout, et en tous, est l'explication de la création tout entière. Pourquoi toutes choses ont-elles été créées? Pourquoi Dieu, par Christ, a-t-Il amené l'univers à l'existence? Pourquoi cet immense système universel existe-t-il et se maintient-il? Quelle est l'explication du monde? A toutes ces questions, il n'y a qu'une seule réponse : c'est pour que Christ soit tout, et en tous. L'intention qui était dans le coeur de Dieu, lorsqu'Il créa tout cet univers, c'était que la création tout entière devînt un jour la manifestation de la gloire et de la suprématie de Son Fils, Jésus-Christ.
Ce seul petit fragment : « et toutes choses subsistent par lui », nous dit clairement, et sans permettre aucun doute, que, sans le Seigneur Jésus-Christ, l'univers se désintégrerait et tomberait en ruines. Il lui manquerait son facteur d'unité; il n'aurait plus de raison de se maintenir en un tout parfait et concret. Si tous les éléments tiennent bien ensemble, s'il n'y a ni désintégration, ni rupture, ni morcellement, ni émiettement, c'est parce que, de par la volonté de Dieu, le Seigneur Jésus est le centre de tout ce système, de tout cet univers. C'est Lui qui le gouverne. Et c'est Lui, le Fils de Dieu, qui explique la création; sans Lui, il n'y aurait jamais eu de création. Mettez-Le de côté, et la création perd aussitôt son but et sa raison d'être; elle n'a plus besoin d'être maintenue. Que « Christ soit tout, et en tous », c'était la pensée centrale et directrice de Dieu dans la création de l'univers.
Cela peut nous laisser froid, dans une certaine mesure; cela peut nous laisser indifférents, mais j'ose espérer que ce que nous allons dire maintenant éveillera notre intérêt et réchauffera notre coeur. Il y a, en effet, une perspective pour cet univers. Lorsque Dieu aura les choses telles qu'Il les a voulues et déterminées dans l'éternité passée – et Il les aura – l'univers tout entier, jusqu'à son dernier atome, manifestera la gloire de Jésus-Christ. Que nous regardions les choses, ou les personnes, nous ne verrons que Christ glorifié. Tout rayonnera de la gloire de Christ! Quelle perspective merveilleuse et bénie que celle-là!
Quand nous nous retrouvons entre enfants de Dieu, dans une de ces rencontres bénies, de quelques heures, ou peut-être de quelques journées, là où le Seigneur est le centre, et où nous n'avons tous qu'un seul et même intérêt – le désir et la contemplation de Lui-même – quelle expérience glorieuse est la nôtre! Et quand, ensuite, il nous faut retourner dans le monde, combien l'atmosphère semble lourde et glaciale! C'est grand et c'est précieux de voir le Seigneur dans les Siens, et d'être ainsi rassemblés en Lui, malgré tout ce que de telles rencontres peuvent encore avoir d'imparfait. Mais qu'en sera-t-il à l'arrivée du jour éternel, où nous n'aurons plus besoin de retourner dans le monde le lundi matin, après avoir passé un temps dans les parvis du Seigneur, où nous ne toucherons plus rien sans entrer en contact avec le Seigneur Jésus, et où l'univers tout entier sera plein de Sa Personne –Christ tout et en tous ?
Voilà le dessein de Dieu. C'est là ce qu'Il a voulu et décidé; l'univers tout entier sera pour Lui; tout sera une expression du Seigneur Jésus.
Nous voyons maintenant beaucoup de choses qui ne reflètent pas le Seigneur Jésus dans notre vie, dans la vie de chacun d'entre nous. Mais le jour vient où vous ne verrez en moi rien d'autre que Lui, et où je ne verrai en vous que le Seigneur Jésus; nous serons:
29 Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l'image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères.
Sa gloire morale brillera et sera manifestée ; Christ sera « tout et en tous »! Dieu l'a voulu et décidé, et ce que Dieu a déterminé, Il l'aura. C'est donc là l'explication de la création: que Christ soit tout, et en tous, et qu'en toutes choses Il ait la première place.
Dans sa lettre aux Romains, l'apôtre Paul fait à cet égard une déclaration remarquable :
19 Aussi la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu. 20 Car la création a été soumise à la vanité, -non de son gré, mais à cause de celui qui l'y a soumise, avec l'espérance Lire la suite
Remarquons ce que cela signifie et implique réellement. La création est possédée d'un ardent désir. Cette attente douloureuse est semblable aux souffrances de l'enfantement; et il y a en elle un espoir, (Non pas celui de la dissolution de l'univers dont parlent certains savants.) Cet espoir cependant, comme les soupirs qu'il provoque, a été délibérément soumis à un règne de vanité, c'est-à-dire qu'espoir et soupirs sont vains – jusqu'à un temps et un but déjà fixés. Cette fin sera caractérisée par deux choses : d'une part, la révélation des fils de Dieu; d'autre part, l'affranchissement, pour la création, de l'esclavage de la corruption; les deux choses étant liées.

Tout cela remonte jusque dans l'éternité passée, et est lié au Seigneur Jésus, qui est Le Fils :

29 Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l'image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères.
 
Le premier passage que nous avons cité contient une déclaration formelle et une implication très claire. La déclaration, c'est que la création a été soumise à la vanité, et que son état actuel est la servitude de la corruption. L'implication évidente, c'est qu'à un moment défini, à cause de la corruption, la création tout entière a été soumise à la vanité, et que ses soupirs et ses douleurs ont été frappés de stérilité. C'est à cet égard que l'on peut comprendre toute l'étendue et la nature de l'intervention de Satan dans la création. Par cette intervention terrible, le dessein suprême de Dieu a été défié et mis en échec, et la porte a été ouverte à la corruption. Cette corruption devint si universelle qu'une sentence de vanité fut prononcée sur « la création tout entière » .
L'effet produit par cette sentence, c'est que la création ne put jamais, et ne peut pas, arriver à la raison de son existence, sur une base autre que celle de la sainteté et de la ressemblance de Dieu. C'est ici qu'intervient aussi toute la portée de la « rédemption qui est en Jésus-Christ ». Par l'oeuvre universelle qu'Il a accomplie à la Croix, Jésus-Christ a détruit les oeuvres du Diable, et, potentiellement le Diable lui-même. Par la puissance de Sa nature et de Sa vie sans péché, par l'efficacité de Son sang incorruptible, Il a détruit le péché et la corruption, et Il a acquis la justification et la sanctification pour tous ceux qui croient; ceux-ci deviennent, par la régénération, «en Christ, une nouvelle création».

17 Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles.
 
C'est par ce moyen seul que la création peut être délivrée. Quand ces fils de Dieu seront manifestés –leur nombre étant au complet – et que tous ceux qui ont refusé ce salut auront été bannis du royaume de Dieu, alors la création sera délivrée, et sa destinée originelle sera atteinte. Christ sera tout et en tous.

2. L'Explication de l'Homme

Ensuite, en second lieu, nous avons l'homme, qui est la part centrale de la création. Comment expliquer l'homme? Comment expliquer Adam, le premier homme? Il y a dans les Ecritures un petit passage qui répond à cette question. « Adam... est la figure de Celui qui devait venir » (Romains 5 : 14), c'est-à-dire, Christ. Une figure de Celui qui devait venir; voilà l'explication de l'homme. L'explication de l'homme, la voici: l'intention de Dieu, c'était que chaque homme entrant dans ce monde soit conforme à l'image de Son Fils, Jésus-Christ. Des multitudes manqueront ce but. Mais il y aura aussi des multitudes, telles que personne ne saurait les compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue, qui y parviendront glorieusement. Quelle haute vocation! Quelle conception différente de la destinée de l'homme! Et quelle perte ce serait que de manquer un tel but! Et cependant, beaucoup disent en se plaignant que, s'ils avaient eu le choix, ils ne seraient jamais entrés dans ce monde. Il y en a même qui, dans un moment de dépression, ont maudit le jour qui les a vus naître. Cela montre qu'il y a là quelque chose qui ne va pas; ce n'est pas ce que Dieu avait voulu. Et si nombreux que soient les jours sombres où nous nous demandons si la vie vaut vraiment la peine d'être vécue, revenons à la pensée de Dieu, qui nous a donné la vie. Au point de vue divin, notre naissance a été un privilège inestimable; c'est le plus grand honneur qui pouvait nous être conféré. Nous ne nous en rendons pas toujours compte, et nous ne le disons pas toujours, mais nous sommes sans cesse contraints de revenir au point de vue de Dieu. Et lorsque nous revenons à cette pensée de Dieu, qui veut que nous devenions conformes à l'image de Son Fils, qui veut un univers peuplé d'hommes et de femmes rendus conformes à l'image de Son Fils, Jésus-Christ, et qui soient pour Lui une expression, une manifestation universelles de Christ glorifié de la gloire du Père – oui, nous disons que c'est un privilège, un honneur pour lequel il valait la peine de naître. Voilà l'explication de l'homme. Nous ne pouvons qu'effleurer chacun de ces grands sujets, et il nous faut passer au suivant.

3. L'Explication de la Rédemption

Nous avons aussi, dans ces mots « Christ est tout et en tous », l'explication de la rédemption.
Quelque chose de sinistre a paru. Quelqu'un s'est interposé dans le dessein de Dieu. L'objectif divin ne pouvait être définitivement perdu de vue, mais il y avait un autre qui s'est résolu à faire obstacle, par tous les moyens en son pouvoir, à ce déploiement universel de la gloire de Jésus-Christ. Jamais, s'il peut l'empêcher, Christ ne sera « tout et en tous » .
Cet autre, c'était celui qui avait convoité cette gloire pour lui-même, celui qui voulait être le seigneur universel du ciel et de la terre, Satan. Et cette intervention de Satan a changé les choses du tout au tout – mais pour un temps seulement. Il a séduit l'homme, et a rendu l'homme différent de ce que Dieu avait voulu; l'image divine a été altérée. C'était la ruine du dessein de Dieu – sans la rédemption! La rédemption qui est en d'autres termes la Croix du Seigneur Jésus!
Quelle est l'explication de la Croix? Comment expliquer le double aspect de cet acte insondable? D'une part, toute cette oeuvre expiatoire et rédemptrice par laquelle le Seigneur Jésus a réglé cette question du pêché, prenant sur Lui le péché universel, acceptant d'être fait malédiction à notre place? Et pourquoi, d'autre part, cette oeuvre subjective qui en est le complément, et par laquelle la Croix est implantée dans le coeur du croyant, si bien que, par une expérience spirituelle, il devient uni à Christ par la conformité à Sa mort, et entre dans la tombe avec Lui? Pourquoi cette application de la Croix, si douloureuse et si terrible à traverser, oui, cette destruction du « vieil homme » , cette vivisection du « corps de la chair », ce dépouillement de l'être extérieur, cette expérience intérieure de la puissance de la Croix – si terrible pour la chair? Quelle en est l'explication?
Pour que Christ soit tout et en tous. Pourquoi sommes-nous brisés? Pour faire place au Seigneur Jésus. Pourquoi sommes-nous amenés jusque dans la poussière par le Saint-Esprit, lorsqu'Il accomplit en nous la mort de la Croix? Pour que le Seigneur Jésus prenne en nous la place occupée auparavant par la chair. Nous interprétons bien mal quelquefois cette application de la Croix. L'ennemi est toujours à côté de nous, avec ses insinuations malfaisantes, nous suggérant la pensée que Dieu est cruel, que Dieu n'est pas bon, qu'Il nous écrase, nous humilie, nous anéantit; il nous laisse entendre que nous ne verrons jamais la fin de cette épreuve, et fait tout pour nous ébranler.
La Croix, bien-aimés, n'a d'autre but que de faire devenir le Seigneur Jésus « tout et en tous » pour nous. Et je vous le demande, à vous tous qui connaissez quelque chose de cette expérience, n'est-il pas vrai que le chemin par lequel le Seigneur vous a fait passer, la manière dont Il a appliqué la Croix dans votre vie, vous faisant devenir une même plante avec Lui dans Sa mort et Son ensevelissement, vous ont amenés à connaître le Seigneur Jésus comme vous ne L'aviez jamais connu auparavant? N'est-ce pas par ce chemin-là qu'Il vous est devenu cent fois, mille fois plus cher et précieux? N'est-ce pas précisément à cause de ces expériences qu'Il est devenu pour vous ce qu'Il est maintenant?
Oui, c'est par le chemin de la Croix que le Seigneur Jésus devient « tout et en tous ». Nous savons très bien que notre plus grand ennemi, c'est nous-mêmes, notre chair. Cette chair ne nous donne aucun repos, aucune paix, aucune satisfaction; nous n'avons aucune joie en elle. Elle nous obsède, nous absorbe, se met sans cesse au travers de notre chemin pour nous enlever la joie même de vivre. « Ce « moi » cruel, oh! comme il se débat » - Que faut-il donc en faire?
Ce qu'il faut en faire? Mais, c'est dans la Croix, et par la Croix, que nous sommes délivrés de nous-mêmes! non seulement de nos péchés, mais de nous-mêmes! Et, délivrés de nous-mêmes, nous sommes livrés à Christ; et Christ grandit, Lui, de tout ce dont nous diminuons, nous. C'est un chemin douloureux, mais l'issue en est bénie! Ceux d'entre nous qui, dans cette expérience, ont traversé la plus pénible agonie, pourraient témoigner, nous en sommes sûrs, que tout ce qu'ils ont retiré de connaissance personnelle du Seigneur Jésus, et de richesses spirituelles, a bien plus de prix que tout ce qu'ils auraient pu conserver en échappant à cette épreuve. L'épreuve n'a pas été vaine.
Ainsi, l'oeuvre du Seigneur pour nous, comme l'oeuvre que le Seigneur accomplit en nous par Sa Croix, n'a d'autre objet, dans la pensée divine, que de faire place au Seigneur Jésus. L'autel des sacrifices dans le Tabernacle, comme dans le Temple, était un grand autel; c'était un autel très vaste, de très grandes dimensions. Tous les autres objets de la Maison de Dieu pouvaient trouver place à l'intérieur de ce grand autel, qui, pour nous aussi, doit être très grand; il faut qu'il y ait une grande place pour Christ crucifié. Il faut qu'Il remplisse toutes choses, et Il doit être la plénitude de toutes choses ; alors, il n'y aura plus de place pour nous. Est-ce que cela nous effraie et nous décourage? Sûrement pas! Ne chantons-nous pas, pleins de joie: « Pour toujours en Ta présence, je serai semblable à Toi! » Que veut dire cela, sinon - ce n'est plus « moi », mais Christ est tout. Oui! l'explication de la Croix, de l'oeuvre de la rédemption accomplie sur cette Croix, est tout simplement celle-ci : il faut que Christ soit tout, et en tous; il faut qu'en toutes choses, Il tienne, Lui, la première place.
C'est ensuite l'explication de nos expériences, la raison pour laquelle le Seigneur agit à notre égard comme Il le fait, la raison pour laquelle les croyants passent par les épreuves qu'ils traversent, des épreuves que d'autres ne connaissent pas, et où ils sont quelquefois presque tentés d'envier les non-convertis qui ont une vie apparemment plus facile.
C'est là aussi qu'il faut chercher l'explication des épreuves d'Israël dans le désert. Après avoir été délivrés de la servitude et de la tyrannie de Pharaon, de l'angoisse et de l'agonie de l'Egypte, les Israélites sont maintenant dans le désert; et les circonstances leur sont si adverses qu'ils seraient prêts à reprendre le chemin de l'Egypte. Pourquoi cette discipline? Parce que le Seigneur a une oeuvre à accomplir en eux, afin d'être tout en eux. S'Il épuise leurs ressources naturelles, c'est uniquement pour leur montrer ce que sont les ressources célestes. S'Il brise leur force naturelle, c'est pour qu'ils apprennent à connaître la force du ciel. Tout ce qu'Il leur enlève, et tout ce qu'Il leur donne en échange, n'a d'autre but que de les arracher à eux-mêmes, pour qu'Il devienne, Lui, tout et en tous.
Et c'est l'explication de nos difficultés. Le Seigneur sait comment agir avec chacun d'entre nous, et Il varie Ses méthodes en conséquence. Il dirige votre vie d'une manière, et la mienne d'une autre. Il sait comment nous conduire à travers nos expériences, qui sont toutes calculées pour nous amener à la place où le Seigneur est tout et en tous.

4. La Croissance Spirituelle

Qu'est-ce que la croissance spirituelle? Qu'est-ce que la maturité spirituelle? Que signifie avancer dans notre marche avec le Seigneur? Nous avons, je le crains, des idées bien confuses à cet égard.
Nombreux sont ceux qui croient que la maturité spirituelle est une connaissance plus approfondie de la doctrine chrétienne, une faculté plus capable d'assimiler la vérité scripturaire, une compréhension plus vaste des choses de Dieu. La possession de capacités de cet ordre-là est facilement regardée comme une preuve de croissance, de développement, de maturité spirituelle. Or, il n'en est rien, bien-aimés. La marque distinctive du vrai développement et de la maturité spirituelle, c'est que « nous » sommes devenus beaucoup plus petits, et que le Seigneur Jésus a grandi en nous dans la mesure où nous avons diminué. La voilà la marque de la maturité. Quand on est devenu petit à ses propres yeux, et que l'on voit le Seigneur Jésus si grand, on est entré dans la maturité spirituelle. C'est la croissance.
On peut avoir une grande connaissance en matière doctrinale, avoir une intelligence remarquable de la vérité, même de la vérité scripturaire, tout en restant très petit spirituellement, en demeurant à l'état d'enfant, absolument dépourvu de maturité. Etre ou devenir un enfant, comme le Seigneur nous y invite, ou rester dans l'enfance spirituelle, ce sont deux choses tout à fait différentes. La vraie croissance spirituelle est simplement ceci: je diminue, Il grandit. C'est l'accroissement du Seigneur Jésus dans la place qu'Il occupe et dans la valeur qu'Il prend à nos yeux. Voilà la véritable signification de la croissance spirituelle.

5. L'Explication du Service sous Toutes ses Formes

Qu'est-ce que le service chrétien dans la pensée de Dieu? Il ne consiste pas en un programme très rempli d'activités chrétiennes; ce n'est pas nécessairement cela. Ce n'est pas être occupé sans relâche dans ce que nous appelons « les choses du Seigneur ». Il n'est représenté ni par le temps qu'on y consacre, ni par l'énergie qu'on y déploie, ni par l'enthousiasme dont on fait preuve à l'égard du Royaume de Dieu, non plus que par l'ingéniosité de nos méthodes, ou l'ampleur de nos entreprises pour le Seigneur.
Le vrai caractère de tout service, bien-aimés, est celui-ci : quelles sont les motivations qui nous font agir? Les motivations! Sont-elles inspirées, du début à la fin, par le désir qu'en toutes choses, Christ ait la première place, que Christ soit tout et en tous?
Nous connaissons bien les tentations et la fascination du service chrétien, le piège d'une activité inlassable, qui nous entraîne à toute sorte d'occupations, avec des programmes qui ne nous laissent aucun répit, qui nous inspire des projets, des entreprises toujours nouvelles, et qui absorbe tout notre temps. Il y a là un péril, et nombreux sont les serviteurs de Dieu qui s'y sont laissé prendre. Il y a pour l'homme le danger d'être mis en évidence, et de faire sienne une oeuvre qui ne lui appartient pas, d'en arriver à chercher ses propres intérêts, à trouver sa satisfaction dans la manière dont il sait gouverner et gérer les choses.
Non. Se dépenser de jour en jour dans une oeuvre chrétienne pour le simple plaisir d'exercer une activité, céder à la fascination du travail à accomplir, supputer les avantages qu'on pourra en retirer, jouir de toutes les satisfactions, petites et grandes, qui s'offrent à la chair dans le chemin d'activités, tout cela c'est une chose. Mais c'est une chose toute différente de vouloir Christ au centre de notre vie et de notre activité, afin qu'Il soit tout et en tous. Il faut parfois être mis de côté pour voir cette pensée prendre corps. Et c'est alors que nous pouvons apprécier nos motivations à leur juste valeur : Est-ce pour nous la même chose, sommes-nous également satisfaits de voir le travail s'accomplir sans nous? Cela nous plaît-il que notre mise à l'écart contribue davantage que notre collaboration à la gloire de Dieu? Pourvu qu'Il ait, Lui, ce que Son coeur désire, qu'importe que l'on nous voie ou nous entende! C'est une grâce de Dieu, lorsque nous en arrivons à accepter de bon gré, pour que le Seigneur Jésus ait la voie libre, une place où personne ne prend plus garde à notre présence ou à notre absence. Nous en avons si bien pris le pli, oui, nous en sommes arrivés à croire sincèrement que le Seigneur Jésus ne pourra plus accomplir Son oeuvre, si nous ne sommes pas Son instrument... Et pourtant!
C'est bien souvent une question de rivalité : rivalité de chaire, rivalité d'église, questions de préséance qui touchent à des points sensibles, réactions charnelles, parce que l'intérêt s'est concentré sur un message plutôt que sur un autre, parce que toutes les remarques favorables se sont portées dans la même direction... nous connaissons bien tout cela, n'est-il pas vrai? Après tout, quel était donc notre objectif? Cherchions-nous la faveur de notre auditoire, le triomphe de notre prédication, ou bien le triomphe de notre Seigneur? Il y a une grande différence entre ces motivations. Le Seigneur Jésus tire quelquefois plus de gloire que nous ne le croyons de nos expériences douloureuses, tandis que, au contraire, nos bons moments ne Lui ont peut-être pas donné tout ce que Son coeur aurait désiré. Voilà pourquoi il est nécessaire que nous soyons mis de côté, maintenus dans la faiblesse et l'humilité, c'est afin qu'Il ait, Lui, la première place.
Notre service, pour répondre à la pensée de Dieu, doit être éprouvé sur la base de notre motivation – dans quel but oeuvrons-nous? Est-ce pour le travail lui-même? Est-ce par besoin d'entreprendre une oeuvre, d'être actif et occupé? Ou bien sommes-nous seulement et uniquement désireux de voir le Seigneur Jésus à Sa place dans les Siens, de voir le dessein de Dieu réalisé? Et si, pour être tout et en tous, Il a besoin de notre mort aussi bien que de notre vie, sommes-nous arrivés à la place où nous pouvons dire, avec l'apôtre :
20 selon ma ferme attente et mon espérance que je n'aurai honte de rien, mais que, maintenant comme toujours, Christ sera glorifié dans mon corps avec une pleine assurance, soit par ma vie, soit par ma mort;
C'est là l'explication du service, au point de vue de Dieu.
Bien sûr, c'est l'explication de beaucoup d'autres choses encore. C'est :

6. L'Explication de Tout l'Ancien Testament

« Christ tout et en tous » - cette phrase qui représente toute la pensée de Dieu, nous explique aussi tout l'Ancien Testament. Nous ne nous arrêterons pas ici à le démontrer en détail; nous en indiquerons simplement les traits principaux et passerons plus loin.
Qu'est-ce que l'Ancien Testament? Dans son ensemble, il est composé de symboles, de grandes figures qui, toutes, représentent Jésus-Christ. Prenons les deux principales: le Tabernacle et le Temple. Ces deux grandes figures sont des représentations du Seigneur Jésus, dans Sa Personne comme dans Son oeuvre, et comme telles, elles occupent la place centrale dans la vie d'un peuple élu. La vie de ce peuple est liée si intimement à ces figures, qu'ils ne sont qu'un; et tant que ce peuple élu est en relation vivante et normale avec cet objet central, que ce soit le Tabernacle ou le Temple, tant qu'il le met à la place qui lui appartient, tant qu'il lui témoigne l'honneur et le respect qui lui sont dus, tant qu'il le maintient à sa place de sainteté absolue, tant qu'il se conforme à son esprit, à ses lois, à son témoignage – bien que, parmi tous les peuples de la terre, il soit en lui-même le moins capable de sauvegarder ses propres intérêts – il a la suprématie absolue sur tous les autres. De toutes les nations de la terre, il n'en est pas une qui puisse lui résister.
Et c'est un peuple qui n'a jamais été formé dans l'art de la guerre. Il n'a pas derrière lui une longue histoire de faits d'armes et de stratégie dans ce domaine. En lui-même, c'est un peuple sans défense. Et cependant, il prend l'ascendance, non seulement sur des nations isolées qui le surpassent en grandeur et en puissance, mais sur des coalitions de nations ; alors même qu'elles se liguent toutes contre lui, il triomphe, tant qu'il demeure fidèle à cet objet central – cet objet central est une représentation du Seigneur Jésus, dans toute Sa Personne et Son oeuvre.
Quelle est l'interprétation spirituelle de toute cette histoire? Lorsque le Seigneur Jésus a la place qui Lui revient, lorsque, en toutes choses, Il occupe la première place, Sa suprématie, une suprématie absolue, s'exerce au sein de Son peuple d'abord, puis, à travers Son peuple, sur tout le monde qui l'entoure. Quand Christ est tout et en tous, quand cela est bien vrai en expérience vivante, aucune force n'est capable de Lui résister.
Que le Seigneur Jésus ait Sa place dans la vie et le coeur des Siens, dans toutes leurs affaires et leurs relations, c'est le secret de la suprématie et de la souveraineté absolues, et les portes du Hadès ne peuvent prévaloir.

7. L'Explication du Nouveau Testament

Le Nouveau Testament nous met en présence de petits groupes de croyants, sans importance au milieu des peuples de la terre, méprisés, rejetés, incapables de se faire entendre sans être molestés, et qui finissent par attirer sur eux la colère organisée et la haine des nations de ce monde, jusqu'au jour où toutes les ressources d'un grand empire de fer seront exploitées, utilisées et mobilisées, pour balayer de la terre ce peuple humble et méprisé, et faire disparaître de l'histoire son souvenir même.
Or, qu'est-il arrivé? Les empires se sont écroulés, les puissances du monde se sont effondrées. On passe maintenant d'un continent à l'autre pour visiter les ruines et les restes de ces grands empires. Mais qu'en est-il du peuple « de la voie » , de ces disciples du Nazaréen méprisé? C'est une multitude immense, que personne ne peut compter. Le ciel en est rempli et, sur la terre, ceux qui connaissent et aiment le Seigneur Jésus, et qui sont de « ceux de la Voie », se chiffrent par dizaines de milliers.
L'explication, c'est que Dieu a voulu que Son Fils soit tout et en tous, et qu'en toutes choses Il tienne la première place. Si nous sommes en relation vivante avec le Fils de Dieu, les hommes et l'enfer peuvent faire tous leurs efforts, ils n'empêcheront jamais Dieu de parvenir à Son but, et Son peuple restera dans Son ascendance, et finira par triompher.
Un mot encore. C'est :

8. L'Explication de l'Eglise

Qu'est-ce que l'Eglise? Dans la pensée de Dieu, ce n'est pas le christianisme tel que nous le connaissons; ce ne sont pas les églises, en tant que centres organisés du christianisme. Ce n'est pas non plus la propagation de l'enseignement chrétien et d'une entreprise chrétienne. La pensée de Dieu, c'est d'avoir, sur la terre, un peuple pour lequel et au sein duquel Christ est tout et en tous. C'est cela, l'Eglise. Il nous faut revoir nos idées. Dans la pensée de Dieu, l'Eglise commence là, et l'Eglise finit là où le Seigneur Jésus a la place de suprématie absolue; et ce que Dieu désire toujours, c'est de rassembler ceux de Ses enfants qui entrent le plus pleinement dans Sa pensée, afin de trouver en eux la satisfaction de Son coeur, et la réalisation de Son dessein éternel – que le Seigneur Jésus ait en toutes choses la première place, la pré-éminence – qu'Il soit tout et en tous. Il passe à côté de cette grande institution qu'on appelle « l'Eglise », et Il est avec ceux qui, en eux-mêmes, ont un coeur humble et contrit, et qui tremblent à Sa Parole, ceux pour lesquels le Seigneur Jésus est le seul et unique Objet de culte et d'adoration, et dont le coeur s'élève tout simplement à Lui. C'est là qu'Il trouve la réponse à Son désir éternel.
C'est exactement ce que dit notre texte. Considérons-le encore:
11 Il n'y a ici ni Grec ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare ni Scythe, ni esclave ni libre; mais Christ est tout et en tous.
C'est là où chacun a « revêtu le nouvel homme qui est renouvelé en connaissance, selon l'image de Celui qui l'a créé» (verset 10). Pensons au sens spirituel de ce passage, et nous verrons qu'il s'agit là de l'Homme corporatif, l'Eglise, le Corps de Christ, qui est la plénitude de Celui qui remplit tout en tous. L'Eglise est:
23 qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous.
Là, dans cet homme corporatif, il ne peut y avoir ni Grec ni Juif. Remarquons bien les termes. Il n'est pas dit que le Grec et le Juif se réunissent dans une communion bénie. Non, nous n'avons pas toutes les nationalités dans l'Eglise; toutes les nationalités ont disparu, et il y a maintenant une seule et nouvelle création spirituelle, un homme nouveau, où il ne peut plus y avoir ni Grec, ni Juif, ni esclave, ni homme libre, où toutes les distinctions terrestres ont disparu, abandonnées pour toujours – c'est «un seul homme nouveau »; c'est cela l'Eglise.
Une combinaison soigneusement arrangée où Luthériens, Réformés, Baptistes, Méthodistes et Protestants de toutes nuances se tendent la main et, pour un temps, oublient leurs divergences, ce n'est pas l'Eglise. L'Eglise est là où ces choses n'existent pas, non pas où elles sont voilées provisoirement, mais où elles n'existent pas; un seul Corps, un seul Esprit. L'Eglise est uniquement: Christ tout et en tous. Réalisons et vivons cela, et nous avons l'Eglise. L'on peut donner le nom d'Eglise à tout ce que l'on voudra, mais tant que Christ n'y est pas tout et en tous, ce n'est qu'une contradiction. Eprouvez toutes choses par ce critère.
S'il est vrai que, dans la pensée et le coeur de Dieu, la vie chrétienne se résume par ces paroles « Christ tout et en tous », alors une question se pose. Etes-vous un vrai chrétien? Suis-je un vrai chrétien? Car nous venons de voir que, par la Croix, nous avons disparu pour faire place au Seigneur Jésus. Or, si nous faisons profession d'être venus au Seigneur par le chemin du Calvaire, cela signifie que nous avons été mis de côté par cette Croix, afin que Christ soit tout et en tous. Qu'en est-il en réalité? Voulons-nous encore en peu du monde. Oh! un peu seulement! En dehors du Seigneur, je tiens encore à ceci, et à cela. Et j'y tiens délibérément, parce que le Seigneur Jésus ne m'a pas entièrement satisfait, et je cherche ailleurs ; il me faut une compensation. Etre un « chrétien mondain » est une violente contradiction, c'est une contradiction nominative. Avoir besoin de quelque chose en dehors de Christ, c'est renier l'oeuvre accomplie sur la Croix, et prendre position contre l'intention éternelle de Dieu concernant Christ. Voulons-nous prendre une telle responsabilité?
Dieu a pré-ordonné, de toute éternité, que Son Fils soit tout et en tous. Nous faisons profession d'appartenir au Seigneur Jésus, et cependant il ne serait pas vrai qu'Il soit, pour nous, tout et en tous? S'il en est ainsi, il y a un reniement, une contradiction ; nous nous opposons à la pensée de Dieu, nous résistons à Son dessein éternel.
Est-ce vrai que, pour nous, Il est tout et en tous? Il le sera certainement, si nous sommes prêts à aller avec Lui jusqu'au bout.
Oh! ces suggestions subtiles que des lèvres menteuses murmurent constamment à nos oreilles! Si tu renonces à ceci ou à cela, tu vas tout perdre; la vie sera moins riche qu'elle ne l'est maintenant et qu'elle ne pourrait l'être dans l'avenir; tu vas au-devant de telles limitations qu'il ne te restera plus rien à la fin. Mensonge! C'est précisément cette crainte qui entrave la réalisation de la grande pensée de Dieu à notre égard. La pensée de Dieu pour nous, c'est que Celui qui est Son Fils, Jésus-Christ, en qui habite corporellement toute la plénitude de la divinité, que Lui soit notre plénitude. Toute la plénitude de Dieu en Christ est pour nous! Nous n'atteindrons jamais ce but en Le rejetant. Si nous n'allons pas avec Lui jusqu'au bout, notre vie sera certainement limitée et amoindrie, et ce qui est vrai dans la question de notre consécration au Seigneur – abandon complet de notre vie entre Ses mains et séparation totale d'avec tout ce qui n'est pas du Seigneur – est aussi vrai dans le domaine du service. Notre chair aime à se faire une place dans l'oeuvre de Dieu, et elle ne se lasse pas de nous répéter que, si nous voulons dépendre du Seigneur seul, nous connaîtrons des jours d'anxiété. Mais une vie de complète dépendance de Dieu peut être une bénédiction continuelle. C'est dans cette voie que nous faisons, presque à chaque pas, des découvertes qui nous laissent toujours plus émerveillés.
Nous pouvons nous sentir à demi-morts à un moment donné, et cinq minutes après, si le Seigneur nous confie quelque travail, nous recevrons un renouveau de vie, dépendants ainsi de Lui pour chaque mouvement et pour l'air que nous respirons. C'est ainsi que nous apprenons à connaître le Seigneur. Puis, après cette expérience, nous pouvons nous sentir de nouveau aussi impuissants et anéantis que précédemment, mais nous nous souvenons que le Seigneur était intervenu; et le Seigneur intervient encore. La vie devient ainsi une riche communion, et cependant personne ne pourrait se douter que nous dépendons du Seigneur, recevant de Lui la force et le souffle au fur et à mesure des besoins. Quelle bénédiction que de savoir que c'est le Seigneur qui a tout accompli, et que, livrés à nous-mêmes, nous n'y serions jamais parvenus. Ce qui, sur le plan humain et terrestre, est impossible, le Seigneur l'accomplit. Quelle bénédiction!
Prolongeons ces lignes, bien-aimés, dans le domaine de l'Eglise. Appliquons l'épreuve. Pour nous, je parle ici sans aucun esprit de jugement ou de critique, ne désirant pas faire des distinctions inopportunes; mon seul désir est d'être fidèle, pour nous, notre foyer spirituel doit être là où le Seigneur Jésus est le plus honoré. Notre communion fraternelle doit être là où Dieu trouve ce qui satisfait le plus Son coeur, là où Christ est tout et en tout; c'est cela qui doit être l'Eglise pour nous. Il ne faut pas que nous soyons liés par des traditions, par des choses qui prétendent être ce qu'elles ne sont pas. C'est là où le Seigneur est le plus honoré que doivent être nos coeurs, là où tout est subordonné à cette réalité centrale, Jésus-Christ tout et en tous. C'est là qu'est l'Eglise, et c'est là que doit être le centre de gravité de nos coeurs. Le lieu où Dieu déposera Son témoignage, et par lequel Il manifestera aux autres la puissance de ce témoignage, doit être le lieu où le Seigneur Jésus est le plus honoré. Si nous sommes en plein accord avec le dessein de Dieu concernant Son Fils, c'est à nous que viendront ceux qui sont affamés spirituellement, et nous ne manquerons pas d'occasions de leur donner cette nourriture céleste qui nous a si abondamment satisfaits.

Tout est Vie

Souvenons-nous que tout ce qui se rapporte à la vie chrétienne est affaire d'expérience. Tout doit être expérimenté, vécu. Tout ce qui touche au Seigneur Jésus est essentiellement en relation avec la vie. Ce n'est pas doctrinal. Ce n'est pas une question de credo. Le fait d'accepter certaines déclarations de doctrine ou de croyance ne nous mettra pas en relation avec le Seigneur Jésus. Jamais! Nous ne devenons pas chrétiens en souscrivant à certaines doctrines, ou en adhérant à une profession de foi orthodoxe, non plus qu'en croyant certaines choses qui nous sont dites du Seigneur Jésus. Ce n'est pas de cette manière-là que nous devenons des chrétiens, et ce n'est pas sur cette base qu'est constituée l'Eglise, bien qu'elle professe certaines règles de foi.
Il faut, dans notre vie, que tout soit fondé sur l'expérience; il faut que chaque élément de notre foi devienne partie de nous-mêmes, et que nous soyons nous-mêmes un élément vivant dans notre foi. Il n'est pas suffisant de croire que Christ est mort sur la Croix. Il faut que ce fait entre profondément dans notre vie personnelle et devienne une expérience, une action puissante, une force qui opère et agit dans tout notre être.
L'Eglise n'est pas établie sur une base de déclarations doctrinales. On ne peut pas réunir quelques personnes, en leur disant simplement : voici quelques considérations parfaitement saines, nous allons constituer notre Eglise sur cette base. L'Eglise est là où la vérité a été incrustée, où elle est devenue expérience et vie. Quand l'enfer se lève pour projeter contre les enfants de Dieu les miasmes de la division, ce n'est pas un credo qui sauvera l'unité menacée. Le credo le plus ultra-évangélique n'a jamais réussi à assurer la cohésion des chrétiens. L'unité de l'Esprit se forge d'autre façon; c'est le fruit d'un travail de Dieu accompli en nous, au-dedans de nous. Sans cette unité-là, rien ne pourra résister aux esprits de division et de schisme qui nous assaillent.
Il faut que tout ait son fondement, non pas dans la doctrine ou la profession de foi, mais dans l'expérience. C'est sur la base de l'expérience que nous pouvons entrer dans le plan de Dieu. Il n'est pas difficile de chanter dans nos cantiques : « Christ est tout et en tous » , et de croire qu'il est suffisant de le faire de manière tout objective. Mais c'est une chose tout autre, lorsque ces mêmes paroles sont le fruit d'une expérience personnelle. Il y a beaucoup de chrétiens qui diront aujourd'hui, - « oui, c'est vrai, Christ est tout et en tous » . Et cependant, si, demain matin, vous les touchez à une place sensible où leurs préférences entrent en jeu, ils vous donneront la preuve que Christ n'est pas encore tout et en tous. C'est par le chemin de l'expérience que nous devons arriver là. Que le Seigneur nous donne la grâce d'y parvenir.
Le dernier appel que j'adresse ici à nous tous, c'est que nous nous unissions tous pour élever tout à nouveau le Seigneur Jésus sur le trône qui Lui appartient, afin qu'Il règne en Souverain suprême dans notre coeur, dans toute notre vie, dans toutes nos relations. Si nous avons retenu quelque chose de nous-mêmes, cédons aujourd'hui. Si nous avons encore certaines réserves dans notre coeur, consacrons-nous maintenant. Si nous avons été jusqu'ici partagés entre le Seigneur et le monde, ou entre Lui et un objet que nous chérissons, mettons-y dès maintenant le point final, afin qu'Il soit, Lui, tout et en tous. Qu'il en soit ainsi dès ce moment, et que, dans nos relations avec le Seigneur, nous continuions sur une base toute nouvelle. Voulons-nous le faire?
Demandons au Seigneur de briser jusqu'au lien le plus tendre qui pourrait faire obstacle à ce qu'Il soit tout et en tous – sommes-nous prêts à faire cela même? Que le Seigneur nous en donne la grâce!

dimanche 14 mai 2017

Jean 14.15-21

Orphelinat de George Müller (cliché datant de 1925)
15 Si vous m'aimez, respectez mes commandements.16 Quant à moi, je prierai le Père et il vous donnera un autre défenseur afin qu'il reste éternellement avec vous:17 l'Esprit de la vérité, que le monde ne peut pas accepter parce qu'il ne le voit pas et ne le connaît pas. [Mais] vous, vous le connaissez, car il reste avec vous et il sera en vous. 18 Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous. 19 Encore un peu de temps et le monde ne me verra plus; mais vous, vous me verrez parce que je vis et que vous vivrez aussi.20 Ce jour-là, vous saurez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi et moi en vous. 21 Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui qui m'aime; celui qui m'aime sera aimé de mon Père et moi aussi, je l'aimerai et je me ferai connaître à lui.» 


Chers frères et sœurs en Christ, chers amis, Je ne vous laisserai pas orphelins, dit Jésus. L’Église chrétienne a toujours défendu « la veuve et l'orphelin». Cette expression est d'ailleurs venue tout droit de la Bible (Exode 22.22-23, Jacques 1.27). A cet égard, une des œuvres les plus remarquables a été celle du pasteur Georges Müller dans l'Angleterre du 19ème siècle. Müller eut à cœur de créer des lieux d'accueil et d'éducation pour les nombreux orphelins des villes ouvrières. Mais cette œuvre, il décida de la mener en ne se confiant qu'en Dieu, sans adresser à quiconque la moindre demande d'argent, en ayant recours seulement à la prière. Ce fut le début d'une marche par la foi. Par exemple, lors d'une occasion (bien documentée), Müller et ses assistants remerciaient Dieu pour le petit déjeuner quand tous les enfants étaient assis à la table et bien qu'il n'y ait plus rien eu à manger dans la maison. À la fin de la prière, un boulanger frappa à la porte avec suffisamment de pains frais pour nourrir tout le monde. De tels épisodes se reproduisirent bien souvent, montrant la grande fidélité de Dieu. 

Encore aujourd'hui, à cause des guerres, des catastrophes naturelles ou des épidémies, le monde compte un grand nombre d'orphelins. Devenir orphelin est une tragédie d'une immense ampleur. Les enfants qui perdent leurs parents perdent la source de leur sécurité et deviennent vulnérables et sans défense, que ce soit physiquement, émotionnellement ou sur un plan psychologique. Bien sûr, le personnel des orphelinats est là pour prendre soin d'eux, mais les orphelins souffrent aussi de pertes plus profondes et dramatiques. La tragédie de ces enfants est qu'ils ont perdu leur histoire, et c'est là quelque chose de très difficile à surmonter. Le sens de leur identité, de qui ils sont, d'où ils viennent et vont a été gravement endommagé. Souvent d'ailleurs, ce problème ne se révèle dans toute son ampleur qu'une fois arrivé à l'âge adulte, quand beaucoup demeurent hantés par ce qu'ils ont perdu ou ce qui leur a manqué durant leur construction. Même quand ces gens ont pu connaître leurs parents et en garder un souvenir (et c'est loin d'être toujours le cas), il reste difficile de combler certains vides trop grands. Il est donc peu surprenant de constater qu'il y a une plus forte proportion d'anxieux, de dépressifs et de drogués parmi les orphelins. « Je ne vous laisserai pas orphelins » nous dit Jésus ce matin dans l'évangile selon Jean. Des orphelins, il y en avait sans doute beaucoup Jésus et ceux qui l'écoutaient connaissaient sans doute beaucoup d'orphelins à l'époque et, en prenant comme exemple leur expérience difficile, Jésus parle à ces disciples d'un temps où ils se sentiront seuls, vulnérables et perdus quand il va retourner auprès du Père. Quand nous lisons les évangiles, nous voyons que les disciples sont souvent comme de petits enfants. Ils sont très dépendants de Jésus, et l'idée de devoir avancer sans lui les alarme. Ils se sentent perdus et sans force. Mais Jésus ne laisse pas ses disciples comme des orphelins. « je reviens vers vous » dit il. Comme nous le savons, Jésus parle ici de la venue de l'Esprit Saint, le jour de la Pentecôte. « Ce jour-là, vous saurez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi et moi en vous. » ces paroles de réconfort signifient que les disciples ne seront pas orphelins : ils sauront exactement qui ils sont et à qui ils appartiennent. Ceux qui sont à Christ ne sont jamais des orphelins. Par lui, et dans le Saint Esprit, ils sont un avec le Père. 

Jésus dit « celui qui m'aime sera aimé de mon Père ». Oui, en Jésus que nous aimons et servons, nous recevons aussi l'amour ultime : celui de notre Père divin. De quoi d'autre aurions-nous besoin ? Nous n'aurons plus jamais à nous sentir faibles et vulnérables. Dans ce passage très trinitaire, nous voyons le Père, le Fils et l'Esprit Saint œuvrer ensemble pour le salut du monde et pour nous amener dans leur relation d'amour. Les disciples auxquels Jésus s'adresse, et vous, et moi, sont amenés au cœur de cette unité d'amour qu'est la Trinité, comme des enfants sont chéris et aimés au sein d'une famille. Nous ne sommes plus orphelins. Nous ne sommes plus seuls et vulnérables, plus perdus et sans but. Jésus vient toujours vers nous dans la puissance du Saint Esprit et par sa Parole. Nous ne sommes plus orphelins, même si parfois la vie peut certainement ne pas nous faire de cadeau et nous donner l'impression d'être écrasés. Même dans de telles conditions, nous devons nous souvenir que nous appartenons au Père, et que nous sommes adoptés en Jésus le Fils. Le Père nous aime comme il aime Jésus. Nous avons une nouvelle direction, un nouveau futur, un nouveau foyer, une nouvelle vie. Jésus ne nous a jamais abandonnés, même dans les moments où nous avons pu croire qu'il l'avait fait. Tous les jours, dans les orphelinats chrétiens du monde entier, des orphelins dont la vie a été marquée par un drame immense expérimentent le pouvoir de l'adoption et de l'amour de Dieu. Ce même amour qui vient restaurer votre vie est aussi là pour restaurer la leur, pas à pas, jour après jour. Pour eux comme pour nous, la puissance de l'Esprit Saint est là, vivante et active aujourd'hui comme hier, qui nous rend désireux et capables de garder les commandements de notre Seigneur Jésus-Christ, parce que nous savons que selon sa promesse, il ne nous laissera pas orphelins.

jeudi 4 mai 2017

Un Réveil aux îles Hébrides et son enseignement par F. B.

"Si vous me cherchez de tout votre cœur, je me laisserai trouver par vous" dit l’Éternel (Jér. 29:13-14). 



 Dieu prépare-t-il son Église pour de nouvelles victoires? Les pages qu’on va lire nous réapprennent qu’il ne faut jamais désespérer. Les champs blanchissent, Dieu vit! Le livre des Actes des apôtres continue… Actuellement, dans les églises officielles comme dans les communautés indépendantes de notre pays, un bon nombre de chrétiens soupirent après une vie et une puissance spirituelle plus grandes. Chacun est de plus en plus persuadé que seul un réveil du Saint-Esprit peut amener un changement et arracher les croyants au sommeil mortel de l’indifférence et au contentement de soi. Mais quand ce renouveau viendra-t-il? Quelles sont les conditions à remplir pour lui frayer la voie? Prenons conscience d’abord que seule une intervention de l’Esprit-Saint peut provoquer cette vie abondante, qui ne nous sera donnée qu’en réponse à un désir profond, ardent et complètement désintéressé. Dieu est prêt à nous exaucer, encore faut-il que nous priions. C’est au prophète Zacharie que fut adressé cet ordre: "Demandez à l’Éternel la pluie du printemps! L’Éternel produira des éclairs, et il vous enverra une abondante pluie!" (Zach. 10:1). La pluie, dans le langage de l’Écriture Sainte, est le symbole d’une effusion du Saint-Esprit, comme la sécheresse est l’image de la sécheresse spirituelle. Et Dieu fait au prophète Ésaïe la promesse que voici: "Je répandrai des eaux sur le sol altéré et des ruisseaux sur la terre desséchée; je répandrai mon Esprit sur ta race et ma bénédiction sur tes rejetons" (Es. 44:3). Dieu serait -il moins fidèle à sa parole aujourd’hui que jadis? Non, mais pour que les interventions divines puissent se manifester, il faut en payer le prix. Et quel est ce prix? Parmi les réveils dont les fruits sont encore visibles à ce jour, celui des îles Hébrides (Grande-Bretagne), plus que nul autre peut-être, peut nous fournir de précieuses indications. Les nouvelles authentiques qui nous sont parvenues nous aideront certainement à retenir les faits essentiels et à comprendre quel est le prix d’un réveil. 



1. Les événements des Hébrides 

Au mois d’octobre 1949, le Synode des Églises libres s’était réuni à Stornoway, île Lewis, la plus grande des Hébrides, en Écosse. Parmi les questions à l’ordre du jour figurait en premier lieu celle de l’aggravation de l’indifférence religieuse et de l’apostasie, tout spécialement de la jeunesse. On espérait également trouver la cause du nombre très restreint de conversions dans les différentes églises. Les délibérations aboutirent à la rédaction d’un appel décrivant la situation telle qu’elle était, exhortant les chrétiens à prendre garde à l’esprit du siècle qui menace de tout envahir. L’appel fut reproduit par la presse et remis à chaque église en particulier. On ne sait pas exactement quels en furent les effets. Cependant, il s’avéra plus tard que des groupes de chrétiens, ici et là, apportèrent cette détresse au Seigneur, en particulier à Barvas, où des hommes et des femmes, affligés de l’état spirituel lamentable de la contrée, en firent un sujet de prière spécial. La condition des âmes perdues, demeurant loin de Dieu, devint un véritable fardeau pour ces chrétiens qui, comme autrefois, crièrent à Dieu: "Ne veux-tu pas nous redonner la vie, afin que ton peuple trouve en toi le sujet de sa joie?" (Ps. 85:7). Dans le village de Barvas, un groupe de jeunes gens, avec leur pasteur décidèrent de se réunir dans une grange, pressés par le désir de se mettre en règle avec Dieu, le suppliant de révéler sa puissance à ses enfants. Des mois durant ils persévérèrent dans la prière; ils y consacrèrent des nuits entières, chaque semaine, à genoux, sur la paille, résolus à ne pas lâcher prise jusqu’à ce que Dieu réponde. Une certaine nuit, un diacre se leva et lut les versets 3 à 5 du Ps. 24: 5"Qui pourra monter à la montagne de l’Éternel? Qui s’élèvera jusqu’à son saint lieu? Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur; celui qui ne livre pas son âme au mensonge et qui ne jure pas pour tromper. Il obtiendra la bénédiction de l’Éternel". Une seconde fois, il lut ce passage à ses camarades et leur dit: "Mes frères, nous avons prié et supplié notre Dieu pendant des semaines. Maintenant j’aimerais vous poser une question: Nos mains sont-elles innocentes? Notre cœur est-il purifié de toute souillure? Nous savons que le sang de Jésus nous purifie de tout péché, et nous avons la promesse que notre Dieu veut faire descendre une abondante rosée sur le sol altéré. Dieu est un Dieu de réveil, qui tient ce qu’il promet envers ceux qui l’invoquent dans l’humilité et dans la foi. Qu’est-ce qui peut donc bien retenir la bénédiction?". Ces paroles furent un appel à leurs consciences et les amenèrent à faire un sérieux examen. Ils résolurent d’exposer à la lumière divine, par une confession réciproque, tous les péchés que le Saint-Esprit leur signalerait, même ceux dont ils n’avaient pas été conscients jusqu’à ce jour. Ce qui se passa dans le silence de cette nuit-là et les suivantes fut la première des grandes choses que Dieu accomplit. Aux supplications prolongées des jours précédents succéda la triomphante certitude que le Seigneur avait entendu les cris de ses enfants et que sa lumière allait se manifester aux yeux de tous. La promesse qui fut donnée à Salomon lors de l’inauguration du temple se réalisa d’une façon merveilleuse pour les intercesseurs: "Si mon peuple, sur qui mon nom est invoqué, s’humilie, prie et cherche ma face, et s’il se détourne de ses mauvaises voies, je l’exaucerai d des cieux, je lui pardonnerai son péché, et je guérirai son pays" (2 Chron. 7:14). Quand le peuple de Dieu s’humilie, le Saint-Esprit a toute liberté pour agir. Ainsi le chemin était ouvert pour le renouveau demandé. Dieu était prêt à intervenir et à guérir le pays. À l’autre extrémité du village, non loin du lieu de rassemblement des jeunes gens, deux vieilles sœurs priaient dans leur chambre. Elles étaient âgées respectivement de 82 et de 84 ans, et l’une d’entre elles était aveugle. Elles aussi, jour après jour, avaient crié à Dieu pour la jeunesse qui s’égarait dans le monde, persévérant dans l’intercession jusqu’au matin, près de leur petit fourneau. "Une certaine nuit", raconte l’une d’elles, "un tel fardeau pesait sur nous que nous savions que Dieu allait répondre. Ne pouvant pas dormir, nous priâmes jusqu’au matin. Pendant ces longues heures, Satan essaya de nous décourager et d’interrompre nos prières. Je le repoussai énergiquement au nom du Seigneur et plaçai le sang de Jésus entre lui et moi. Il s’enfuit, battu, et je sus que le réveil était là" (Jacq. 4:7; Apoc. 12:11). Ces sœurs étaient si persuadées de la proche intervention de Dieu, qu’elles firent appel à la "Faith Mission" par le moyen de laquelle elles étaient parvenues à la foi quelque 45 ans auparavant. Par télégramme, une invitation fut adressée à Duncan Campbell, prédicateur écossais et homme de prière. Il se trouvait en ce moment-là en Irlande, où il poursuivait un travail béni. Et il devait participer à une conférence prévue pour les mêmes dates que celles qui venaient de lui être proposées. Il accepta l’invitation qui lui venait de l’île Lewis, mais pour l’année suivante seulement. Cependant les deux sœurs réitérèrent leur appel en ces termes: "L’homme propose, mais Dieu dit: Duncan Campbell sera ici dans d(eux semaines!" Ensuite de circonstances imprévisibles, mais permises de Dieu, la conférence pour laquelle il était retenu fut renvoyée, en sorte que l’homme désigné par Dieu pour être l’instrument du réveil se trouva sur les lieux au moment voulu.  


2. Une vocation 

Nous ne possédons que peu de renseignements sur le serviteur que Dieu choisit pour apporter son message aux îles Hébrides. Il enseignait autrefois la doctrine chrétienne au collège de la "Faith Mission". Puis, Duncan Campbell se sentit appelé au travail d’évangélisation, le Seigneur lui ayant accordé le don d’évangéliste, don qui fut confirmé plus tard par les fruits manifestes de son ministère. Un matin, alors qu’il méditait dans son cabinet de travail, l’Esprit du Seigneur vint sur lui, d’une manière tranquille, provoquant un profond examen de conscience et de cœur, tout en lui donnant une vision toute nouvelle de l’horreur de l’enfer. Il vit les hommes précipités dans le gouffre de feu, le monde s’élancer vers la perdition éternelle. Ainsi Dieu avait préparé son instrument pour proclamer avec ardeur le message du jugement divin. Campbell réalisa que, selon les promesses de Dieu, de nouvelles possibilités d’action s’offraient à lui. Était-il prêt à en payer le prix par une obéissance inconditionnelle? Si oui, il expérimentait d’une manière encore plus grande l’action et la puissance du Saint-Esprit dans ses prédications. Dès ce jour, son message change du tout au tout. Affranchi de toute crainte et rempli de la puissance de Dieu, il annonce avec un profond sérieux les jugements qui approchent et exhorte ses auditeurs à fuir la colère à venir. Ses paroles deviennent plus incisives, même enflammées et dramatiques. Il parle avec conviction, dans un langage très simple. Dieu lui a montré comment s’adresser au peuple. "L’Esprit-Saint", dit-il "est le meilleur des maîtres; pour posséder sa puissance, nous devons être réellement en règle avec Dieu. Il faut obéir aux lois spirituelles contenues dans les Saintes Écritures!". Il souligne particulièrement l’importance du sang de Jésus qui affranchit du péché et garde le cœur pur. Cet homme, âgé de près de 60 ans, d’aspect viril, donne l’impression d’une grande humilité et d’un parfait naturel. Il marche avec Dieu d’une manière constante; à son contact, on éprouve la présence divine. En face de la situation désespérée dans laquelle se trouve le monde, il compte sur la grâce de Dieu pour pardonner le péché et l’égarement des hommes. Il attend de lui une puissante intervention.

 3. Le réveil 

C’est dans l’attente des grandes choses qui devaient se passer que les anciens de l’Église de Barvas reçurent Duncan Campbell; ces hommes avaient osé croire que Dieu répondrait à la prière persévérante. La première réunion ne présenta rien de particulier. Le chant fut satisfaisant, une certaine liberté se manifesta dans la prière en commun, ce fut tout. À la fin de la rencontre, un homme s’approcha de Campbell; c’était un de ceux qui avaient prié dans la grange. "Ne vous découragez pas!" dit-il, "le réveil vient, j’entends déjà le bruit des chariots de Dieu". Là-dessus, il proposa de passer la nuit en prière dans une maison voisine. "Nous étions une trentaine, raconte Campbell, pour demander l’intervention de notre Dieu. À 3 heures du matin, l’Esprit du Seigneur descendit sur l’assemblée. Je les vois encore, ces hommes et ces femmes terrassés. Nous savions alors que Dieu s’était rendu maître de la situation et avait repoussé les puissances des ténèbres afin que des âmes puissent être libérées. Lorsque nous quittâmes la maison, nous constatâmes que l’Esprit de Dieu était partout à l’œuvre. Chaque maison était encore éclairée, personne ne pensait dormir. Partout il y avait des hommes dans l’angoisse, cherchant Dieu. Dans la rue, j’en rencontrai trois, prosternés devant le Seigneur, invoquant son pardon". Rien d’étonnant à ce que, le soir suivant, l’église fût pleine lorsque Campbell y entra. Un grand nombre d’autocars étaient arrivés dans la journée de toutes les parties de l’île. Une camionnette de boucher amena sept hommes d’une distance de vingt-cinq kilomètres environ. Cette même nuit, ils se convertirent tous les sept. Qui les avait appelés? Dieu a ses moyens propres et merveilleux pour attirer les hommes à lui. L’Esprit œuvrait puissamment, convainquant les hommes de péché, de sorte qu’ils criaient à Dieu pour obtenir grâce. Lorsque, tôt le matin, Campbell quitta l’église, un messager lui apprit qu’à l’autre extrémité de la localité, des gens étaient saisis d’une grande détresse morale. Il se hâta d’y aller. Sous le ciel étoilé, des hommes et des femmes, qui n’avaient pas assisté à la réunion, étaient agenouillés au bord du chemin, cherchant la paix avec Dieu. Une œuvre profonde avait commencé. "Cela continua ainsi, écrit Campbell, pendant cinq semaines. Dans une église, il y avait une réunion à dix-neuf heures, dans une autre à vingt-deux heures, et dans une troisième à minuit; après cela, je me rendais de nouveau dans la première église, d’où je sortais habituellement vers cinq ou six heures du matin, fatigué, mais rempli de joie de me savoir engagé dans un tel mouvement de l’Esprit de Dieu. Je restai cinq semaines à Barvas. Ensuite le feu gagna les localités voisines et se propagea jusqu’aux régions les plus éloignées". Tout ceci se passait dans l’île Lewis, forteresse d’un certain calvinisme aussi froid que rigoriste, où il semblait impossible qu’un renouveau pût jamais se produire, surtout si l’on considère que ses habitants s’expriment avec une grande réserve sur tout ce qui touche à la religion, ne faisant pas volontiers état de leurs sentiments personnels dans ce domaine. Seule la puissance de Dieu n’est pas limitée par les tendances et les traditions des hommes. En mai 1952, Duncan Campbell fut envoyé par Dieu dans une autre île qu’il ne connaissait pas, celle de Berneray Harris, au sud de l’île Lewis. Sans tarder, il se mit en route. Peu après son débarquement, un homme l’arrêta dans la rue, lui demanda son nom et s’écria: "Dieu soit loué, je lui avais demandé de vous envoyer chez nous, afin que le réveil éclatât aussi parmi nous. Maintenant, je sais que ma prière est exaucée!". Des réunions furent organisées dans l’église presbytérienne. Pourtant, le premier soir, l’atmosphère était pesante; les paroles semblaient vaines. Campbell se décida alors à envoyer un télégramme à l’île Lewis, pour demander l’aide de quelques intercesseurs, notamment le jeune Donald Smith. Ce dernier, âgé de dix-sept ans, est rempli de l’Esprit de prière d’une manière remarquable. Campbell l’a surnommé l’Evan Roberts de Lewis, tant il lui rappelle celui dont Dieu se servit lors du réveil du Pays de Galles. Smith est un jeune homme calme et ouvert. Ce qui le caractérise, c’est sa profonde crainte de Dieu; il mène une vie de prière exceptionnelle, passant quotidiennement plusieurs heures dans la présence du Seigneur, dans laquelle il est du reste constamment. Dieu l’emploie comme autrefois Finney pour convaincre les âmes de péché. Ses paroles, très simples, pénètrent dans les consciences comme des flèches enflammées. Depuis le jour de sa conversion, il est rempli de l’Esprit; il grandit sans cesse en puissance et en grâce devant Dieu et devant les hommes. Il semblait que tout l’enfer s’était ligué contre le prédicateur lors de la première réunion tenue par les intercesseurs de Lewis dans cette petite île de Berneray Harris. L’atmosphère était froide; il n’y avait aucun écho de la part des auditeurs. Le texte choisi par Campbell était: "Et toi Capernaüm, qui as été élevée jusqu’au ciel, tu seras abaissée jusqu’au séjour des morts" (Luc 10:15). Au milieu de la prédication, il s’arrêta et demanda à Donald Smith de prier. En une supplication intense et fervente, celui-ci répandit son cœur devant Dieu, en lui rappelant ses promesses. Il pria pendant une demi-heure pour les habitants de l’île, louant Dieu de ce qu’il exauce la prière de ses enfants. Subitement, il sembla que le ciel se déchirait: l’Esprit de Dieu descendit sur l’assemblée comme à Pentecôte, se manifestant de la même manière qu’à l’île Lewis. Tout l’auditoire tomba sur sa face devant Dieu, et beaucoup s’écroulèrent sans force sur le sol. Ce qui caractérisait ce mouvement, c’est que l’Esprit de Dieu agissait dans toute la localité et ses environs. Partout des gens étaient convaincus de péché: athées, buveurs, chrétiens superficiels, instituteurs dans leurs classes, pêcheurs de harengs furent saisis d’effroi, au large de la baie. Tous se sentirent irrésistiblement poussés à se rendre à l’église pour y trouver le soulagement de leur âme. En peu de temps, les collines entourant la maison de Dieu furent noires de monde; de toutes parts on venait à la réunion! "Lorsque je sortis de l’église", écrit Campbell, "je rencontrai des hommes saisis par la crainte de Dieu; ils se prenaient par le bras en tremblant et en pleurant. La petite île de Berneray Harris vit de la fabrication du fameux drap dit "Harris Tweed". Mais, ce jour-là, le travail fut suspendu, et toute l’île ne fut plus préoccupée que d’une seule chose: chercher Dieu! Le jour suivant, je prêchai de midi à trois heures du matin; le surlendemain, je parlai huit fois de suite. Le Saint-Esprit me donnait des messages venant directement du ciel, et sa présence était sensible à tous. Physiquement, je me sentais merveilleusement soutenu". 4. Caractéristiques de ce réveil Peut-être la caractéristique la plus marquante de ce réveil fut-elle le sentiment profond de la présence et de la sainteté de Dieu, sentiment si intense que personne n’osait bouger! Un jour, un jeune converti parla à un jeune homme incrédule; ce dernier fut à tel point touché qu’il se mit à trembler. Cherchant à secouer l’angoisse qui l’avait saisi, il se rendit au café voisin; mais, il trouva des hommes qui s’entretenaient de l’état de leur âme. "Ce n’est pas ici que je pourrai me débarrasser de mon angoisse, se dit-il, allons plutôt danser". Il n’était pas entré depuis cinq minutes dans la salle de danse qu’un camarade lui dit: "Où passerions-nous l’éternité si Dieu nous frappait aujourd’hui?". Partout régnait ce même sentiment de la présence de Dieu et de l’importance capitale de l’éternité. Ne pouvant échapper plus longtemps à cette présence, le soir même ce jeune homme prit la décision de se donner au Seigneur. D’autres exemples semblables pourraient être cités en grand nombre. Une autre caractéristique du mouvement fut la conviction profonde de péché, qui se manifestait souvent d’une manière terrible. Lorsque l’Esprit Saint commence à dévoiler le péché et à l’exposer à sa lumière divine, l’homme s’effondre sous son action et demande ardemment le pardon de Dieu. Il reconnaît qu’il est un pécheur perdu, ne méritant que jugement et condamnation. Même la présence de tierces personnes ne l’empêche aucunement de confesser ouvertement sa faute. Ainsi ébranlé, le pécheur repentant perçoit la voix de Dieu qui l’assure qu’en Jésus-Christ il y a un plein salut et un plein pardon. Ce qu’il lui faut alors, c’est saisir ce pardon par la foi, comme un noyé saisit une bouée de sauvetage. Le lourd fardeau de son sentiment de culpabilité tombe alors et une paix ineffable remplit son cœur qui déborde de louange et de reconnaissance. Il y a également lieu de relever que ce mouvement de l’Esprit aux îles Hébrides ne fut pas lié à la présence d’un instrument humain. Certes, Dieu utilisa les messages de Duncan Campbell pour convaincre les gens de la nécessité d’une conversion personnelle. Mais il ne fut fait appel ni à une décision ni à la confession. Le Saint-Esprit lui-même convainquait de péché et amenait les âmes à un contact vivant et réel avec le Seigneur. On constata à maintes reprises que les gens étaient saisis par la puissance de Dieu n’importe où: au travail, dans les plaisirs ou souvent même avant de pénétrer dans la maison de Dieu. De nombreux témoignages le prouvent, tel l’exemple suivant: Un soir, alors qu’il conduisait un autocar vers le lieu de la réunion, le chauffeur arrêta subitement son véhicule au bord de la route. Il avait été saisi par l’Esprit de Dieu et il lui était impossible de continuer son chemin. Quant aux quarante-huit voyageurs, eux aussi se trouvaient sous une profonde conviction de péché. En quelques minutes, l’autocar fut transformé en un lieu de prière. Trois heures durant, il resta ainsi au bord de la route, tandis que les occupants se convertissaient les uns après les autres. En raison de l’heure tardive, la course fut renvoyée à un autre soir. Ainsi, sans l’intermédiaire d’aucun homme, Dieu avait accompli, par son Esprit, ce qu’il aurait fait ailleurs par le moyen d’un instrument humain. 5. Les fruits du réveil On s’est demandé, non sans raison, quels ont été les fruits de ce réveil. Des individus et des églises ont-ils été vraiment transformés? Dans quelle mes ure le niveau spirituel de l’Église a-t-il été influencé? Un réveil marque le commencement d’une nouvelle vie et seul l’avenir peut révéler si les effets en sont durables. Mais ce que nous apprenons aujourd’hui sur les Hébrides est si magnifique que nous ne pouvons que louer les hauts faits de notre Dieu! Voici un exemple qui nous aidera à saisir la profondeur de ce mouvement. "Au village d’Arnol" rapporte Duncan Campbell, "nous rencontrâmes une certaine résistance. Des quatre à cinq cent habitants, quelques-uns seulement assistèrent à la réunion, en sorte que l’église fut plutôt remplie d’auditeurs venus d’autres localités. La jeunesse, en particulier, s’était abstenue. Elle préférait s’adonner à la boisson ou au braconnage. Nous suppliâmes Dieu par d’ardentes prières et, de nouveau, le Seigneur se révéla comme le grand vainqueur. Après la réunion, étant entré dans une maison pour y demander une boisson désaltérante, je trouvai la maîtresse de maison prosternée devant Dieu avec sept autres dames et dans une grande angoisse. Pendant que nous étions en prière, Dieu avait agi dans ces cœurs. Ce qui se passa dans cette maison se produisit également dans presque toute la localité, en l’espace de quarante heures. Le café fut fermé selon le désir des habitants et il le restera pour toujours. Le village a été complètement transformé et quiconque le parcourt aujourd’hui y respire la présence de Dieu. Un changement très marqué s’est également manifesté en ce qui concerne l’assistance au culte et aux réunions de prière. La Parole de Dieu est reçue avec joie, lue avec avidité, tant elle est devenue pour ces gens une force vitale dont ils ne sauraient plus jamais se passer. Ainsi est né le besoin de prolonger les réunions au-delà de l’heure habituelle. Les rencontres de prière sont bien plus fréquentées qu’auparavant. Une enquête faite dans un district révèle que sur cent personnes nouvellement converties, quatre dames seulement n’assistent pas à la réunion de prière. Aujourd’hui, à Arnol, les jeunes gens sont les plus zélés, alors qu’autrefois ils étaient toujours au café. Le principal sujet d’intercession est le salut des âmes encore inconverties. La conscience du danger dans lequel elles se trouvent éveille l’ardent désir de les en arracher. Des chrétiens précédemment endormis sont devenus maintenant des gagneurs d’âmes; des églises jadis mortes sont désormais des communautés vivantes, une lumière et un témoignage pour le monde. On comprendra sans peine que, parmi une population qui a commencé à vivre pour Dieu, le culte de famille soit devenu la règle générale, que des dissensions sociales se soient éteintes, que l’ivrognerie, l’oisiveté, l’immoralité et le vol aient disparu comme emportés par un courant purificateur. La critique s’est élevée contre certaines manifestations du mouvement. Cependant, les faits sont suffisamment éloquents pour justifier l’opinion qu’un renouveau du Saint-Esprit est la seule réponse à la détresse de notre temps. Le rapport que fit Duncan Campbell à la Convention de Keswick – en Angleterre – et dont nous avons tiré la plupart de nos informations, conclut en disant: "Nous pouvons organiser des réunions, des conférences et des rencontres, mais ce qu’il nous faut avant tout, c’est une nouvelle manifestation de la puissance de Dieu, laquelle convaincra si intensément les hommes de leurs péchés qu’ils commenceront à rechercher Dieu. Tant que nous n’aurons pas mis notre vie en ordre, nous ne verrons pas le réveil". 6. Le prix d’un réveil En présence des puissantes manifestations de l’Esprit de Dieu aux îles Hébrides, les questions qui se posent tout naturellement au cœur des croyants sont celles-ci: Un mouvement de l’Esprit-Saint ne pourrait-il se produire chez nous également? Quelles en sont les conditions? Comment obtenir un renouveau? Personne ne peut dire à l’avance comment un réveil se manifestera. Sa préparation cachée comme sa manifestation visible dépendent de la puissance et de la sagesse de Dieu. Les expériences faites au cours du réveil aux Hébrides nous semblent particulièrement riches en enseignements; elles nous indiquent le prix que Dieu demande. Nous aimerions les résumer en cinq points: 
1. Un réveil ne commence pas au sein du monde qui vit éloigné de Dieu; il commence parmi les croyants, auxquels Dieu ouvre les yeux, pour qu’ils reconnaissent la misère spirituelle de leur église ou de leur communauté. 
 2. Aux îles Hébrides, il y eut tout d’abord quelques chrétiens isolés, puis des groupes restreints, qui s’adonnèrent à la prière. Dieu ne commence en général pas par les foules, mais presque toujours avec une ou un petit nombre de personnes, sur lesquelles il place le fardeau de l’intercession. 
3. Les intercesseurs des Hébrides étaient prêts à se laisser convaincre de leurs propres manquements, de tout ce qui pouvait faire obstacle à l’exaucement de leurs prières, et à s’en humilier. 
4. Ils fondèrent leur attente sur certaines promesses du Seigneur, prêts à en remplir les conditions. Ainsi, à chaque rencontre, ils rappelaient à Dieu ce qu’il avait promis: "Si mon peuple s’humilie, prie, cherche ma face, je l’exaucerai des cieux" (2l Chron. 7:14). Ils comptaient d’une façon inébranlable sur la réponse du Seigneur. 
5. Leur intercession était continuelle, jaillissant des profondeurs de leur être; elle leur demandait une consécration complète, le sacrifice de bien des heures de sommeil, de leurs aises, de leur réputation auprès de leurs concitoyens. Comme dans la parabole du juge inique, il s’agissait d’une prière incessante, d’une prière qui ne se laisse arrêter par rien, à laquelle d’ailleurs Dieu répond toujours. 

Aujourd’hui encore, le Royaume de Dieu est forcé et ce sont les violents qui s’en emparent (Mat. 11:et12). Seigneur, que veux-tu que nous fassions? Les intercesseurs des Hébrides nous donnent un exemple. Dieu trouvera-t-il dans notre pays des hommes de la même trempe, qui non seulement attendent et prient pour un réveil, mais sont prêts à en payer le prix? Nous pouvons fort bien, individuellement ou en commun, intercéder avec ardeur et persévérance et Dieu nous répondra; mais ce qu’il faut c’est une consécration totale et une foi qui s’engage. Seule la prière persévérante de croyants qui n’estimeront pas leur vie trop précieuse pour être dépensée de la sorte, conduira à la victoire et au but désiré. Le prix à payer peut être décrit en ces termes: se mettre joyeusement à la disposition de Dieu pour se donner complètement à sa cause lorsqu’il nous y appelle; lui apporter le sacrifice de notre obéissance. Et Dieu répondra. 

INVITATION PRESSANTE La déchristianisation croissante actuelle, la vague montante de l’athéisme, de l’occultisme, de l’immoralité et du péché sous toutes ses formes, nous pousse à lancer un cri d’alarme et à convier instamment les croyants de partout à s’unir entre eux au nom de notre seul Maître: Jésus-Christ, pour former de nombreuses petites cellules de prière vivantes (Mat. 18:19-20), afin d’intercéder sans relâche pour un réveil des consciences et pour une œuvre du Saint-Esprit profonde et durable dans toutes nos villes et villages.

source : Le Lien des Cellules de Prières n°209